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Précieux soutien en allaitement



J'entends parler de marraines d'allaitement. Des groupes d'entraide. Ma Doula a commencé à me faire réfléchir aux expériences de ma mère et des femmes autour de moi qui ont allaité ou non. Tous ceux et celles qui ont eut des enfants disent l'importance d'être bien entourée. De prévoir du soutien. Si allaiter est une chose si naturelle, si passée la première semaine de balbutiements pour faire des mises au sein correctes, pourquoi toujours parler de soutien? Oui, c'est vrai depuis plusieurs années, les instances internationales encouragent l'allaitement maternel. Vous entendez partout que l'Organisation Mondiale de la Santé recommande l'allaitement exclusif six mois, puis d'introduire l'alimentation solide tout en poursuivant avec le lait deux ans (et plus si on veut!). Santé Canada, les services sociaux de la province, tout le monde adopte la ligne de conduite de promotion de l'allaitement. Et on trouve tous et toutes que c'est magnifique, c'est naturel, c'est ça qu'on veut. Mais toutes ces belles directives pour la santé de nos futures générations ne prévoit pas le reste. La suite. L'après, la vraie vie quand bébé arrive et que tout ne se passe pas forcément comme dans les livres.  


C'est quoi le reste...?  

Allaitement exclusif. Qu'est-ce que ça veut dire durant les premières journées, voire même les premières semaines...? On parle de période sensible pour six à huit semaines. Cette période correspond à un temps de mise en route plus ou moins facile selon les dyades. C'est très variable d'une expérience à l'autre ce qui vous attend suite à l'accouchement. Un bébé qui tète facilement, des seins qui produisent du lait en quantité... ou à l'autre extrême une situation compliqué durant la naissance, un problème mécanique dans la bouche de notre petit ange? Bien entendu que cela ne prendra pas le même temps d'adaptation pour toutes ces réalités si variées. Certains bébés ne s'accrochent pas rapidement au sein, et cela peut représenter un défi de les nourrir suffisamment, tout en stimulant un bon démarrage de la production en même temps. Vos premières journées de lune de miel avec ce petit être tant espéré pourraient se révéler comme un triathlon... sans préparation. Ici je nuance pour les futurs parents qui me lisent. Ce n'est pas une règle en soi que cela se passe difficilement, mais cela arrive. Et il vaut mieux en avoir entendu parler avant de tomber de trop haut lorsque la situation se corse (souvent très vite). La bonne nouvelle, c'est qu'il y a des solutions dans la majorité des défis en allaitement. Mais la plupart des gens ne le savent pas, y compris plusieurs intervenants de la santé qui seront sur votre parcours de grossesse et autour de votre accouchement.  


Promotion ou pression?

Tous les professionnels de la santé, dans le système, vous tiennent le même discours en prénatal. Et on vous dit qu'il faut chercher de l'aide et bien vous entourer pour votre projet d'allaitement. Aujourd'hui, on souhaite revenir à l'allaitement comme une norme après tant de décennies de désinformation. C'est heureux puisque les études montrent bien maintenant que la valeur du lait maternel est inégalée. Elle permet le développement optimal du petit humain, et par conséquent c'est la bonne chose à faire que d'allaiter. Mais par le fait même, on indique qu'il n'y pas vraiment d'alternative valable. Vous devez réussir!! Sinon... rien.  L'ennui c'est nous vivons aussi dans une société qui accule les nouveau parents à être performants. Peu de gens se donnent la chance d'être des apprentis et vivre leurs premiers pas de parents dans l'indulgence. Alors nous assistons trop souvent à des parents qui se projettent volontiers dans une expérience d'allaitement, mais qui ne comprennent pas que cela puisse être difficile lorsque la situation n'est pas spontanément simple. Il semble normal de devoir apprendre à allaiter, dans une culture qui a désapprit tous ces gestes et ces habitudes. Logiquement, ça prend des essais-erreurs, tout en appliquant des techniques et des astuces qui permettront au bébé comme à la maman de se connaître dans cette relation d'allaitement pour le moins exigeante. Cela peut prendre trois tétées pour apprendre, mais cela peut prendre aussi six ou huit semaines. C'est une pression énorme, car même si on peut se préparer pour l'allaitement oui, on peut apprendre tout ce qu'il faut savoir avant la naissance, on ne peut malheureusement pas contrôler ce qui nous arrivera. C'est une grosse pression sur les épaules des jeunes parents de les lâcher à eux-mêmes en leur disant le doigt en tendu avant; il faut allaiter!! La promotion de l'allaitement devrait venir de facto avec un soutien et un suivi rigoureux des allaitements suite aux accouchements. Avoir des professionnels de l'allaitement qui enseignent en prénatal. Ces mêmes intervenants pourraient guider de façon personnalisée des corrections ou des difficultés ciblées par les professionnels de la santé qui sont responsables de mères et de leurs nouveaux-nés. À quand une consultante en lactation sur chaque plancher de naissance, qui visite chaque jour les nouvelles mamans dans leur chambre d'hôpital, d'autres qui se promènent à domicile pour aller soutenir les mères et arranger les problèmes que tant d'autres croient insolvables? Ces consultantes pourraient travailler de concert avec les infirmières et les sages-femmes, les obstétriciens comme les gynécologues pour s'occuper de leur domaine de spécialité. Les professionnels en allaitement voient généralement les parents désespérés après deux, trois voire quatre semaines. Rendu là, corriger des mises au sein est encore possible mais il faudra tellement d'efforts supplémentaire pour «ré-éduquer» le bébé, stimuler adéquatement la production, encourager les parents à avoir confiance en leurs capacités...  


Savoir-faire oublié  

L'allaitement est aussi un art qui s'est égaré durant toutes les décennies de culture de biberons. Demandez aux grands-mères et encore à beaucoup de mères de la génération d'adultes d'aujourd'hui, pour elles les préparations commerciales pour les nourrissons équivalaient presque au lait maternel. Ce n'était pas très grave de passer du sein à la formule, et passé les premiers jours, les avantages du lait maternel étaient oubliés et ne semblaient plus si essentiel que ça. Encore beaucoup de gens pensent ainsi, surtout devant une difficulté pour laquelle ils n'ont pas connaissance des solutions.  La seule alternative connue du grand public; offrir de la formule quand ça devient trop difficile. Quand le soignant trouve que bébé ne prend pas assez de poids, quand les mamelons sont blessés, quand bébé ne s'accroche pas... Quand Malheureusement, tout ne se déroule pas comme sur des roulettes, on essaye les petits trucs vus sur internet, et puis si ça fonctionne pas mieux, on va à la pharmacie chercher le kit de secours. C'est aussi dans ces moments-là que j'observe l'individualité qui isole les jeunes parents. À qui demander? Comment faire?


Préparation 101 + réactivité  

C'est important de s'organiser avant l'accouchement. Apprendre tout ce que vous pouvez savoir qui sera important, les premiers gestes qui optimisent un bon départ; le peau-à-peau, la non-séparation avec bébé en post-partum immédiat. Visionnez des vidéos sur des mises au sein, des animations qui expliquent pourquoi le mamelon doit être bien logé dans la bouche du bébé. Cherchez les endroits où les mères se rencontrent avec leurs bébés;

- ateliers en périnatalité,

- haltes-allaitement,

- café-causeries etc.

Gardez une petite liste de lieux où vous pourriez aller dans votre quartier avec bébé. Faites parler votre entourage, contactez une marraine d'allaitement pour entendre ses suggestions (Ligue la Leche ou Nourri-Source au Québec, certains organismes de quartier offre aussi du marrainage personnalisé). Si jamais vous rencontrez des difficultés, après avoir testé les conseils de tout ce réseau que vous aurez autour de vous, prenez la peine de consulter une infirmière spécialisé, et si cela ne règle pas votre problème, allez directement vers une IBCLC (International Board Certified Lactation Consultant, soit des diplômées reconnues internationalement). Les cliniques d'allaitement du service public tentent de répondre aux urgences, et de faire des suivis, mais il faut souvent attendre un rendez-vous quelques jours. Si vous en avez les moyens, faites venir une consultante à domicile, afin qu'elle puisse observer la tétée dans votre environnement habituel, c'est souvent plus concluant de cette façon.



Le dernier truc pour le soutien, c'est d'avoir un petit panneau «stop» dans votre main. Enceinte, si une amie d'une amie ou quelqu'une dans la file d'attente à l'épicerie commence à vous raconter tous ses problèmes d'allaitement, dites stop. Si à la naissance, une infirmière vous parle de son expérience personnelle pour illustrer le pourquoi ce serait mieux de donner un petit peu de formule à votre nouveau-né «le temps que votre lait monte, ou que vous vous soyez reposée», dites stop. Si votre bien-aimée maman se met à pleurer quand elle vous voit mettre votre bébé au sein ou qu'elle propose de donner le biberon le temps que les blessures guérissent, dites stop surtout. Chercher l'aide compétente. Dites merci à tous ceux là et dites que vous trouverez réponse à vos questions/défis par du monde qui ont eu à cœur d'allaiter et de vous aider à poursuivre.  

Prévoyez l'aide ménagère, les plats cuisinés pour dégager le papa des tâches domestiques. Il se pourrait qu'il soit mobilisé comme vous autour du démarrage de l'allaitement et que son support soit crucial. Éloignez la visite tant que le lait n'est pas «monté», tant que bébé n'est pas en train de prendre du poids... Vous devez avoir toute votre attention et toutes vos énergies disponibles pour les premiers jours après l'accouchement, ne prévoyez rien d'autre! Si c'est facile, tant mieux! Vous pourrez aller sur les groupes de réseaux sociaux soutenir les autres mamans qui n'ont pas votre chance!


Nathalie -




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