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Poème: Pour ne pas mourir

  • Photo du rédacteur: Nathalie Albertini
    Nathalie Albertini
  • 14 mai
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juil.


photo: Karolina Grabowska libre de droits (Pexels)
photo: Karolina Grabowska libre de droits (Pexels)

Il faut crier très fort

Que le monde entende souffrir

Serrer quelques pièces d’un malheureux argent

Dilapide les hommes aux grandes voitures métallisées

Pour ne pas mourir de faim

 

Au lieu de baisers caressants

Sur mes lèvres sécheresses et désertes

La morsure des temps durs et violents

Sucer quelques gouttes de cette salive acide

Pour ne pas mourir de soif

 

Aux pavés accrochés

Un manteau de béton armé jusqu’aux dents

Pelotonner ce corps violenté aux vitrines de buée

Et regarder la chaleur marcher à côté

Pour ne pas mourir de froid

 

Tendre de toute ma volonté

Une main apeurée vers le ciel

Et puiser dans ce geste un sursis au combat

Aidez-moi à survivre dans l’enfer

Pour ne pas mourir de peur

 

Le cœur saignant tourmenté

Des rancunes aux cicatrices saillantes

À la lumière de ma mémoire virulente

Comment faire pour tenter d’oublier

Pour ne pas mourir de douleur

 

Tant de foi dans cette rue

Beaucoup de beauté d’innocence

De plaisirs extravagants d’inutiles démonstrations

Ce qui brille ou miroite, je l’évite toujours

Pour ne pas mourir de honte

 

Je respire parfois si fort

Comme pour éloigner la misère de moi

Et sentir dans mes veines encombrées

Une vie absurde qui persiste pourtant

Pour ne pas mourir de désespoir

 

2012

tous droits réservés

Nathalie Albertini


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