Poème: Pour ne pas mourir
- Nathalie Albertini

- 14 mai
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Dernière mise à jour : 20 juil.

Il faut crier très fort
Que le monde entende souffrir
Serrer quelques pièces d’un malheureux argent
Dilapide les hommes aux grandes voitures métallisées
Pour ne pas mourir de faim
Au lieu de baisers caressants
Sur mes lèvres sécheresses et désertes
La morsure des temps durs et violents
Sucer quelques gouttes de cette salive acide
Pour ne pas mourir de soif
Aux pavés accrochés
Un manteau de béton armé jusqu’aux dents
Pelotonner ce corps violenté aux vitrines de buée
Et regarder la chaleur marcher à côté
Pour ne pas mourir de froid
Tendre de toute ma volonté
Une main apeurée vers le ciel
Et puiser dans ce geste un sursis au combat
Aidez-moi à survivre dans l’enfer
Pour ne pas mourir de peur
Le cœur saignant tourmenté
Des rancunes aux cicatrices saillantes
À la lumière de ma mémoire virulente
Comment faire pour tenter d’oublier
Pour ne pas mourir de douleur
Tant de foi dans cette rue
Beaucoup de beauté d’innocence
De plaisirs extravagants d’inutiles démonstrations
Ce qui brille ou miroite, je l’évite toujours
Pour ne pas mourir de honte
Je respire parfois si fort
Comme pour éloigner la misère de moi
Et sentir dans mes veines encombrées
Une vie absurde qui persiste pourtant
Pour ne pas mourir de désespoir
2012
tous droits réservés
Nathalie Albertini


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